Les collectivités du bassin grenoblois et la préfecture de l’Isère ont annoncé mercredi lors d’une conférence de presse la mise en place d’un dispositif partenarial de gestion des épisodes de pollution. Il combine des actions de restriction du trafic routier et des actions d’accompagnement et de communication au quotidien visant à faciliter l’adaptation éclairée des comportements de mobilité aux enjeux de la qualité de l’air.
Les transports routiers constituent, avec le chauffage individuel au bois non performant, l’un des principaux leviers d’amélioration de la qualité de l’air dans la région grenobloise. Le trafic routier contribue à la pollution de fond, ce secteur est en outre responsable de la « surexposition » des populations résidant à proximité immédiate des grandes voiries.
Un dispositif gradué mis en œuvre dès novembre 2016
Le dispositif entrera en vigueur en novembre 2016. Il prévoit, dès le 2ème jour de l’épisode pollué l’abaissement de la vitesse maximale autorisée. A partir du 5ème jour, les véhicules les plus polluants seront interdits de circulation sur le périmètre des 49 communes de la métropole grenobloise étendu aux voies d’accès aux péages de Crolles et de Voreppe. Deux niveaux de restriction sont prévus en fonction de la durée de l’épisode : à partir du 5ème jour après le début de l’épisode de pollution (environ 8 % des véhicules ne pourront pas circuler ; situation rencontrée environ 5 jours par an en moyenne) et à partir du 7ème jour, la restriction se renforce (26 % des véhicules les plus polluants deviennent interdits ; environ 7 jours par an en moyenne).
Un dispositif global en cas d'épisode de pollution
Les collectivités du bassin grenoblois ont mis en place un dispositif global d'actions pour prévenir d'abord, puis limiter la durée et l'intensité des pics de pollution. Plusieurs actions seront désormais mises en place en cas de pic de pollution :
- Le renforcement et l'amélioration de la surveillance de la qualité de l'air par Atmo-Auvergne-Rhône-Alpes
- Une information anticipée et plus claire afin que chacun puisse modifier ses habitudes, avec une annonce du pic de pollution et des mesures mises en place à partir de 15 h la veille :
- dans les médias locaux (Dauphiné Libéré, France Bleu Isère…)
- sur les panneaux à messages variables installés sur les voies urbaines rapides et dans les communes
- par les correspondants PDE / PDA au sein des entreprises.
- par notification sur smartphone pour les personnes inscrites sur le site Métromobilité.fr
L’information et la sensibilisation au quotidien constituent un élément clé du dispositif, cela est nécessaire afin de faire des citoyens, des acteurs éclairés de l’amélioration de la qualité de l’air de la région grenobloise. - Des actions concrètes dès l’apparition du pic de pollution :
- limitation de la vitesse,
- interdiction de circulation en fonction du certificat de qualité de l’air,
- incitation tarifaire à l’usage des transports alternatifs à la voiture (bus, tramway, vélo).
Ce dispositif multi partenarial qui regroupe à la fois des partenaires institutionnels, économiques et consulaires mais aussi des partenaires médiatiques est en soit un facteur très favorable de réussite.
Un enjeu sanitaire de réduction de l’exposition chronique
L’atténuation des « pics de pollution » est importante pour réduire les impacts sanitaires à court terme. Au-delà des actions sur les pics, il est essentiel dans une perspective d’amélioration de la santé publique de réduire le niveau d’exposition chronique des populations à la pollution atmosphérique (réf Santé Publique France 2016). Cela implique d’agir de manière durable et à grande échelle sur la diminution des émissions de polluants atmosphériques des transports routiers, du chauffage au bois individuel non performant et du secteur industriel. Il convient de noter que des actions pérennes d’amélioration de la qualité de l’air sont engagées dans le bassin grenoblois telles que la Prime Air Bois qui cible le chauffage au bois individuel non performant ou le plan d’actions de la Métropole Grenobloise « Métropole respirable en 5 ans » qui cible les principaux leviers actionnables d’amélioration de la qualité de l’air.
Les certificats de qualité de l’air classent les véhicules en 6 catégories, en fonction de leur motorisation et de leur date de première immatriculation. Basés sur un système de « macarons » de couleur, ils permettent de limiter la circulation des véhicules les plus polluants lors des pics de pollution. Pour en savoir plus sur ce dispositif : "Véhicules polluants : les restrictions de circulation avec les nouvelles vignettes CRIT'AIR" ou le site du Ministère de l'Environnement de l'Energie et de la Mer (MEEM)
Pour obtenir le certificat de son véhicule, il suffit à chacun de se connecter sur la plateforme www.certificat-air.gouv.fr, muni de son certificat d’immatriculation (anciennement carte grise) pour fournir les informations demandées. Le coût du certificat est fixé à 4,18 euros (coût de l’envoi postal inclus). Le certificat qualité de l’air sera expédié à l’adresse du propriétaire, ou du locataire longue durée le cas échéant, figurant sur le certificat d’immatriculation.