De quoi parle t'on quand on parle de pollution de fond ?

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Publié le 2 octobre 2020

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Lorsque l’on parle de qualité de l’air, on évoque souvent la pollution de proximité et la pollution de fond. Si on peut aisément comprendre que la pollution de proximité est celle à laquelle on est exposé près d’une source d’émission de polluants de l’air (industries, axes routiers, bâtiments résidentiels ou tertiaires, etc.), il est peut-être plus difficile d’appréhender la notion de pollution de fond.

La pollution de fond en bref

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La pollution de fond correspond à des niveaux de pollution représentatifs de la qualité de l’air d’un large secteur géographique (tel qu’une région ou un pays). Elle englobe les polluants atmosphériques issus de diverses sources d’émissions naturelles et anthropiques. 
Elle caractérise la pollution minimale à laquelle la population de ce secteur est exposée, et contrairement à la pollution de proximité, qui peut varier rapidement sur de courtes périodes, la pollution de fond s’évalue sur des périodes plus longues. En effet, certains polluants peuvent disposer d’une relative longue durée de vie et parfois être transportés sur de très longues distances par les masses d’air et ainsi impacter de larges zones. Des polluants secondaires, comme l’ozone, résultant d’une transformation chimique de polluants de nature et de sources variées, peuvent être également transportés et finalement impacter des zones éloignées du lieu d’émission de leurs précurseurs. 
Parfois, selon les activités locales (telles que le chauffage résidentiel, le trafic routier, les activités industrielles ou agricoles), une pollution de proximité peut s’ajouter à cette pollution de fond. 

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Pics de pollution versus pollution de fond : quels impacts ?
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Les effets de la pollution sur la santé sont classés en deux groupes :

  • Les effets à court terme c’est-à-dire après une exposition de courte durée. Les épisodes de pollution, par exemple, entrainent une hausse importante des concentrations par rapport aux niveaux de fond, de manière temporaire.
  • Les effets à long terme qui surviennent en raison d’une exposition chronique à la pollution de l’air c’est-à-dire après des  expositions répétées ou continues tout au long de la vie.

En termes d’impacts sanitaires, pour une même durée d’exposition, les pics de pollution présentent des impacts plus importants que les niveaux de fond. C’est pourquoi des mesures spécifiques sont prises en cas de concentration élevée en polluants. Par contre, du fait de la durée d’exposition, c’est bien la pollution chronique qui cause globalement le plus d’impacts sanitaires.

Mesurer la pollution de fond : un enjeu fondamental

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La connaissance de la « pollution de fond » est essentielle pour estimer la contribution du transport à longue distance des polluants atmosphériques, qu’ils soient d’origine naturelle (sables du Sahara ou émissions volcaniques par exemple) ou dus à l’homme.

Deux stations de mesure des polluants dans l’air, gérées par Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, font partie du dispositif national MERA (MEsure des Retombées Atmosphériques - dispositif de surveillance de la pollution de fond instauré au début des années 80 à l’initiative du Ministère en charge de l’Environnement et de l’Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) mis en place dans le cadre de la participation de la France au programme européen EMEP (European Monitoring and Evaluation Program). Les résultats des mesures effectuées dans la région contribuent donc aux travaux européens sur le sujet.

A l’échelle de la région, la pollution de fond sert de référence pour estimer, par comparaison avec les niveaux observés sur d’autres stations de surveillance, la part de pollution de proximité générée par le chauffage résidentiel, le trafic routier, les activités industrielles, etc.

Focus sur la station de St Nazaire le Désert

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La station de St Nazaire le Désert, dans la Drôme, fait partie du réseau de stations nationales placées en milieu rural. A l’écart de toute source de pollution directe (proximité automobile, industrielle, chauffage dans les agglomérations), elle mesure le niveau de "fond régional", c’est-à-dire le niveau de pollution le plus bas de la région, auquel personne ne peut se soustraire. Elle sert de référence pour connaître la part de pollution importée arrivant des régions et pays voisins. Ainsi, lors d’épisodes de pollution de grande ampleur, la station de Saint Nazaire le Désert peut permettre d’évaluer la part due aux masses d’air polluées provenant d'autrs pays européen. 
C’est grâce à l’évaluation des différentes contributions à la pollution, dans les divers territoires, que les mesures les plus efficaces peuvent être définies et intégrées dans les plans d’actions visant à réduire la pollution de l’air.

Par ailleurs, ce niveau de fond régional constitue une donnée de base primordiale aux modèles numériques de simulation de la qualité de l’air et permet d’affiner la prévision quotidienne, en particulier sur les zones urbaines qui cumulent pollution de fond et pollution de proximité.

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Les stations de fond sur l’ensemble du territoire
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En 2020, l’observatoire MERA est constitué de 12 stations de mesure réparties sur l’ensemble du territoire français métropolitain et destinées à la surveillance et à la caractérisation de pollution atmosphérique de fond rencontrée dans des zones rurales (cf. carte ci-dessous).

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Localisation géographique des stations MERA EN 2020.

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