La méthanisation est une technologie basée sur la dégradation par des micro-organismes de la matière organique en conditions contrôlées et en l’absence d’oxygène. Le résultat de cette fermentation de déchets organiques est la production d’un biogaz, majoritairement composé de méthane (CH4), et d’un digestat, résidu de ce processus.
Processus de méthanisation : des déchets aux différentes voies de valorisations (Source : Auvergne-Rhône-Alpes Energie Environnement)
La méthanisation apparait comme un procédé de production d’énergie renouvelable prometteur, valorisant les déchets et profitant à une filière agricole qui cherche à augmenter sa contribution dans la lutte pour le réchauffement climatique. Cependant, comme le souligne la charte régionale "ambitions biogaz 2023", il convient de mettre en œuvre un développement de la filière le plus vertueux possible, vis à vis des impacts environnementaux. Les enjeux qualité de l'air et climatiques en font partie. Le rôle d'Atmo AuRA est donc d'apporter des éléments de connaissance complémentaires concernant les émissions atmosphériques liés au processus de méthanisation. Durant l’ensemble du cycle de la méthanisation, du stockage en entrée jusqu’à la valorisation du digestat, il est utile de considérer en particulier les gaz à effet de serre (méthane et protoxyde d’azote) et l’ammoniac (gaz précurseur de particules fines). Il est aussi important de prendre en compte des bénéfices de la méthanisation dans cette démarche, notamment vis-à-vis des émissions atmosphériques de déchets de biomasse qui ne fermentent plus à l’air libre, ou tout simplement les émissions de polluants des carburants fossiles évitées grâce à l’usage du biogaz.
Ce rapport recense les bénéfices de la méthanisation par une étude bibliographique qui met en évidence que l’évaluation des impacts directs (induits) et indirects (évités) reste actuellement très complexe car pas suffisamment documentée. En effet à chaque étape de la méthanisation, de l’entrée des déchets jusqu’à l’épandage des digestats, les impacts induits ou évités dépendent d’un grand nombre de facteurs (typologie du méthaniseur, valorisation ou non des épandages, …). Toutefois, à titre de comparaison, il faut rappeler que la production, en France, d’un kWh PCI1 de biométhane injecté dans le réseau émet des GES qui représentent en moyenne 23,4 g CO2 eq sur l’ensemble des filières valorisant le biométhane en injection réseau. Comparé à un scénario de référence, cette valeur est presque dix fois inférieure à celle du gaz naturel (227g CO2eq / kWh PCI2) mais comparable à celles des énergies renouvelables (électrique et thermique), confortant ainsi l’intérêt du développement de la filière méthanisation en injection réseau.