Les 15 et 16 octobre derniers, Grenoble a accueilli un événement majeur pour les acteurs publics engagés dans la lutte pour une meilleure qualité de l’air : les Assises de la qualité de l’air, organisées par l’Alliance des Collectivités pour la qualité de l’air. Pendant deux jours, des élus, des experts et des représentants de collectivités de toute la France se sont retrouvés pour partager leurs expériences, confronter leurs difficultés et échanger sur les meilleures pratiques à mettre en œuvre pour améliorer la qualité de l’air sur leurs territoires.
Un moment de partage et de réflexion sur les enjeux environnementaux locaux
L’événement a permis de dresser un état des lieux des politiques locales en matière de qualité de l’air, tout en mettant l’accent sur les retours d’expérience des différentes collectivités présentes. Ces deux jours ont été marqués par des discussions sur la manière dont les collectivités intègrent ces enjeux environnementaux dans leurs politiques publiques et les solutions qu’elles mettent en place pour y répondre.
Atmo Auvergne-Rhône-Alpes a notamment participé à une table ronde particulièrement instructive sur la question : "Comment intégrer les enjeux de la qualité de l’air dans un mandat local : quels constats et quels besoins ?" Cette discussion a permis de faire un point sur les défis actuels et les attentes des collectivités face à la législation en constante évolution, notamment avec l’adoption de la nouvelle directive européenne sur les seuils de pollution.
Les sujets clés : défis et solutions
Au cœur des débats, plusieurs grands enjeux ont été abordés :
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Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) : Ce thème a occupé une place centrale. Les ZFE sont désormais perçues comme un levier essentiel pour réduire les émissions polluantes des véhicules, en particulier dans les grandes agglomérations. Mais la mise en place de ces zones pose de nombreuses questions : comment concilier les impératifs environnementaux avec les réalités socio-économiques des territoires ? Comment gérer les impacts sur la mobilité des citoyens et des entreprises ?
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Plans de mobilité et alternatives aux transports polluants : Le passage à une mobilité plus verte a également été un sujet majeur. Les collectivités ont partagé leurs démarches pour encourager les transports en commun, le covoiturage, le vélo et la marche. L'objectif étant de réduire les émissions polluantes liées au transport tout en offrant des alternatives accessibles et durables à leurs habitants.
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Rénovation énergétique des bâtiments : Un autre enjeu clé a été la rénovation énergétique des bâtiments, qui représente à la fois une solution pour améliorer la qualité de l’air intérieur et un levier pour réduire les émissions liées à la consommation énergétique. Les collectivités ont évoqué des initiatives visant à rénover le parc immobilier vieillissant, tout en intégrant des critères environnementaux stricts.
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Qualité de l’air intérieur : En dehors de l’air extérieur, la qualité de l’air intérieur a également été largement abordée. Les collectivités ont partagé des stratégies pour améliorer l’air dans les écoles, les bureaux et les habitations, à travers des politiques publiques de rénovation et des actions de sensibilisation.
Les défis rencontrés par les collectivités
Bien que des progrès notables aient été réalisés, les collectivités ont souligné les nombreux défis auxquels elles restent confrontées :
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Le manque de moyens financiers et humains : La mise en place de politiques efficaces nécessite souvent des ressources considérables. Les petites collectivités, en particulier, ont exprimé des difficultés à financer des projets ambitieux dans un contexte économique tendu.
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Les tensions entre développement économique et protection de l’environnement : Certaines collectivités ont fait état de la difficulté à concilier les besoins économiques locaux (emploi, activité industrielle) avec les impératifs environnementaux, notamment la réduction des polluants liés à l’industrie et au transport.
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L’évolution rapide de la législation : L’adoption des nouvelles normes européennes sur les seuils de pollution impose aux collectivités de s’adapter rapidement à des critères toujours plus stricts. Cela nécessite de repenser les politiques publiques et les investissements en infrastructures.
Le rôle des AASQA : un accompagnement essentiel pour les élus
L'une des conclusions majeures de cet événement a été le rôle central des Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l'Air (AASQA), comme Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, dans le soutien aux collectivités. Ces associations jouent un rôle crucial en fournissant des données précises sur la qualité de l'air, mais aussi en accompagnant les élus dans la mise en place de politiques locales adaptées aux spécificités de leur territoire.
Les AASQA sont des partenaires incontournables pour aider les collectivités à prendre des décisions éclairées, fondées sur des informations fiables, et à déployer des stratégies efficaces pour améliorer la qualité de l'air et la santé publique.
Conclusion : des échanges constructifs pour des actions concrètes
Cette seconde édition des Assises de la qualité de l’air a permis de faire un point sur les progrès réalisés, mais aussi de confronter les difficultés rencontrées par les collectivités. Cet événement a également mis en lumière la force de l’action collective et l’importance de l’échange d’expériences. Les défis sont encore nombreux, mais les solutions existent, et elles peuvent être adaptées et mises en œuvre grâce à une approche collaborative entre les collectivités, les experts, et les citoyens.