Parlons pollens #8

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Publié le 27 mars 2025

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Pollens et pollution atmosphérique, gare au mélange !  L’interaction entre la pollution atmosphérique et les pollens est étudiée depuis plusieurs années. Il en ressort que le risque et la sévérité des réactions allergiques augmentent sensiblement dans des environnements où la qualité de l’air est régulièrement dégradée. Faisons le point. 

Depuis plusieurs décennies, le nombre de cas d’allergies augmente dans un grand nombre de pays, et particulièrement en France. Le nombre de personnes souffrant d’allergies a plus que doublé au cours des vingt dernières années. L’allergie aux pollens toucherait plus de 20 % de la population française. L’augmentation de la prévalence (le nombre de cas) des maladies allergiques est d’origine multifactorielle, et résulte vraisemblablement d’interactions complexes entre des prédispositions génétiques et des facteurs environnementaux. La pollution atmosphérique joue un rôle dans l’augmentation du nombre de cas de ces pathologies en se comportant comme un facteur aggravant des allergies. 

 

Un impact direct sur les pollens

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Les principaux polluants atmosphériques suivis depuis de nombreuses années tels que l’ozone (particulièrement l’été), le dioxyde d’azote et les particules fines liées au trafic, au chauffage et aux industries agissent par altération directe du grain de pollen allergisant. Cette altération peut survenir de plusieurs manières : 

  • Dégradations physiques du grain de pollen : la surface extérieure du grain peut présenter des fissures ou des déformations, ou encore être recouverte plus abondamment de matériaux extra-polliniques. Ces modifications induisent une plus grande fragilité de l’enveloppe du grain et augmentent sa capacité de libération des allergènes. 
  • Changements dans la composition chimique élémentaire du grain de pollen : bien qu’il n’existe pas une composition chimique élémentaire ‘type’ du pollen pollué, un caractère commun pouvant être considéré comme un marqueur de la pollution est la présence de métaux : zinc, plomb, cuivre, aluminium, manganèse, nickel... Ces éléments peuvent avoir pour origine une pollution des sols, une déposition par la pluie ou encore être issus de particules atmosphériques déposées en surface des grains. Les polluants gazeux peuvent également directement s’adsorber en surface des grains. 
  • Modification de la fraction lipidique pollinique : les grains de pollen possèdent une fraction lipidique distribuée entre la surface du pollen et le cytoplasme. Les lipides polliniques peuvent jouer un rôle dans l’inflammation des voies aériennes et ces composés peuvent également agir comme ligands avec les protéines allergisantes. La pollution atmosphérique peut modifier cette fraction lipidique comme l’attestent plusieurs études récentes. 
  • Modification de la fraction protéique : Des modifications induites par la pollution atmosphérique ont été mises en évidence au niveau des profils protéiques, de la quantité de protéines et d’allergènes et au niveau de la structure des protéines. 
  • Rupture du grain de pollen et libération des allergènes : avec une taille moyenne supérieure à 10 µm, le grain de pollen ne peut pénétrer que dans les voies aériennes supérieures. Il a cependant été montré que les allergènes intrapolliniques peuvent être libérés suite à une altération de la membrane pollinique par des polluants atmosphériques. Cette libération permet une pénétration bien plus facile des allergènes dans les voies respiratoires. 

Enfin, des travaux récents portent sur d’autres polluants comme les polluants organiques persistants, les nanoparticules ou encore la présence d’espèces réactives de l’oxygène dans les grains de pollens. Encore peu étudiées, ces interactions pourraient également augmenter la dangerosité des pollens. 

Ces éléments montrent que la surveillance de la qualité de l’air et la surveillance aérobiologique sont étroitement liées et doivent être menées de manière coordonnée afin de répondre à un enjeu sanitaire grandissant.  

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Sources
Texte

M. Choël, N. Visez, Altérations du grain de pollen par la pollution atmosphérique, Revue Française d'Allergologie, Volume 59, Issue 8, 2019, Pages 555-562 

« Pollen et pollution, ça ne fait pas bon ménage ! » https://www.iledefrance.ars.sante.fr/pollen-et-pollution-ca-ne-fait-pas-bon-menage-temoignage-de-samuel-monnier-ingenieur-responsable-0 

« Pollution atmosphérique et rhinite ne font pas bon ménage » INSERM https://www.inserm.fr/actualite/pollution-atmospherique-et-rhinite-ne-font-pas-bon-menage/ 

« Pollens et polluants atmosphériques » https://www.pollenundallergie.ch/informations-polliniques/pollens-climat-pollution-atmospherique/pollens-et-polluants-atmospherique 

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