La lutte contre l’ambroisie mobilise aussi bien les acteurs privés que publics et nécessite chaque année beaucoup de ressources (humaines, techniques et financières). En 2023, un nouvel agent de lutte a été signalé en France et pourrait bien ouvrir de nouvelles perspectives. Son nom ? La chrysomèle de l’ambroisie ou ophraella communa. Tour d’horizon de ce petit coléoptère.
Publié le 14 août 2024 - Mis à jour le
Détection en France métropolitaine
C’est à l’été 2023 qu’à plusieurs reprises a été signalée la chrysomèle de l’ambroisie dans le bassin lyonnais, secteur particulièrement touché par cette plante invasive. Ont été trouvées plusieurs populations de l’insecte dans différentes localités. Et surtout, il a été détecté à différents stades de son cycle de vie (œufs, larves, adultes), signe d’une bonne adaptation à son nouveau milieu.
D’où vient Ophraella communa ?
La chrysomèle de l’ambroisie est originaire d’Amérique du Nord, comme la plante dont elle raffole. Elle a trouvé des habitats favorables dans de nombreuses régions du monde.
Elle est arrivée en 2013 dans le nord de l’Italie, cette introduction était vraisemblablement accidentelle. Il est assez probable que les populations d’ophraella communa détectées dans le Bassin lyonnais proviennent de l’autre côté des Alpes.
Quelles conséquences sur l’ambroisie ?
Cet insecte pourrait être décisif dans la lutte contre cette plante au pollen allergisant. En effet, un rapport d’expertise collective publié en 2019 par l’ANSES concluait qu’ophraella pourrait représenter un agent de lutte biologique ciblée très efficace.
Dans le Nord de l’Italie, la chrysomèle attaque les populations d’ambroisie avec une incidence comprise entre 90% et 100%. Les plantes attaquées présentent souvent une défoliation complète. Il en résulte une diminution très importante de la production de grains de pollen et de semences et, in fine, une baisse de la densité de population d’ambroisies. Dans la région de Milan, les émissions de pollen ont ainsi chuté de 80% !!
En France, et en particulier en Auvergne-Rhône-Alpes, une introduction pourrait réduire de plus de 50% le risque allergique d’après les scientifiques. Cela réduirait également les coûts de santé associés.
Reste toutefois à étudier l’impact éventuel de ce coléoptère sur d’autres plantes, notamment les cultures.
Fiche d’identité : Ophraella communa
Cette chrysomèle est un prédateur naturel de l’Ambroisie à feuilles d’armoise se nourrissant de ses feuilles et fleurs.
Principaux critères de reconnaissance :
- La larve est de couleur brune.
- L’adulte, qui mesure généralement entre 4 et 6 mm, est de couleur jaune avec des lignes marrons longitudinales sur le corps, faisant penser au doryphore.
Crédit photos : G. Bosio – service de la protection des végétaux – Région Piémont
Distribution géographique
La chrysomèle de l’ambroisie est originaire d’Amérique du Nord. Elle est présente au Mexique, aux États-Unis ainsi qu’au Canada. Au cours des dernières décennies, elle a été signalée dans plusieurs pays d’Asie. Elle a été observée pour la première fois en Europe en 2013 en Suisse et en Italie. Depuis 2023, elle s’installe dans le Bassin lyonnais
Titre
Sources
https://ambroisie-risque.info/ophraella-communa-est-arrivee-en-france/
https://especes-exotiques-envahissantes.fr/observation-dophraella-communa-en-france/
https://fredon.fr/bourgogne-franche-comte/actualites/ophraella-communa-est-arrivee-en-france
https://www.anses.fr/fr/system/files/SANTVEG2015SA0078Ra.pdf
http://cdn2_3.reseaudesvilles.fr/cities/281/documents/jzh8rws2k3i65f9.pdf
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