Le projet proposé se distingue par son ambition d'intégrer la mesure du potentiel oxydant sur un panel représentatif de sites candidats (Paris, Marseille, Grenoble) pour devenir super-sites urbains au regard de ladirective (UE) 2024/2881, et de répondre directement aux questions scientifiques et techniques suivantes :
- Quels liens peut-on observer entre le PO et les autres nouvelles métriques physico-chimiques de surveillance de la QA?
En combinant des mesures discrètes de PO et des mesures automatiques de “polluants émergents”, l’un des aspects innovants du projet est de comprendre comment la surveillance du PO peut compléter les mesures réalisées par les instruments “en ligne” existants : ACSM pour les espèces majeures de l’aérosol fin, AE33 pour le carbone suie, MPSS (Mobility Particle Size Spectrometers) pour la distribution en taille, et Xact si existant pour les métaux. Les résultats attendus permettront d’enrichir la compréhension des interactions entre les différentes métriques introduites par la NDQA.
- Est-ce que l’association PO/AE33/ACSM/(Xact) est suffisante pour caractériser les sources dominantes de PO dans les PM₂.₅?
Afin de répondre à la question de la plus-value et des limites du lien PO-source basé sur des mesures "online" limitées en nombre de traceurs chimiques par rapport à l’approche classique beaucoup plus détaillée par filtres ("offline"), le projet réalisera une comparaison directe entre les deux méthodes sur deux sites urbains contrastés. Cette question permettra de délimiter le périmètre de cette nouvelle variable. Si cette approche s'avère concluante, elle pourrait simplifier les méthodologies actuelles, permettant une intégration plus aisée des mesures de PO dans les réseaux de surveillance de la qualité de l’air.
- Quels développements pour des approches pertinentes (et harmonisées) de surveillance de PO en France et en Europe ?
Ce projet vise à établir des protocoles et recommandations à partir de sites pilotes représentatifs des différents environnements urbains en France pour être généralisés à l'ensemble des supersites français et européens. L’optimisation des stratégies de surveillance est en effet essentielle pour garantir la comparabilité des données entre différents sites et pour fournir une base solide pour des études épidémiologiques et toxicologiques à large échelle.
Ce projet en connaissances nouvelles se situe au cœur des activités de recherche sur le PO réalisées par le groupe “Qualité de l’air” de l’IGE, en partenariat avec les acteurs du dispositif national de surveillance de la QA, depuis plus de 10 ans. Il est le prolongement d’actions pionnières entreprises par ce même groupe dans le cadre du projet RI-Urbans, visant notamment l’harmonisation des protocoles de mesures de PO au niveau européen. Les acteurs de ce projet ont également fortement contribué à la rédaction des préconisations conduisant aux recommandations sur la mise en œuvre de la surveillance du PO dans la directive (UE) 2024/2881. A ce titre, les résultats d’OPUS permettront d’avancer sur l’agenda des futures implémentations techniques sur les super-sites, pour servir d’exemple au développement de bonnes pratiques opérationnelles au niveau européen.
Par ailleurs, une partie importante du projet a pour objectif la montée en compétences des acteurs opérationnels (dont AASQAs) sur les diverses dimensions de la métrique PO, son appropriation, et le développement des éléments de langage pour présenter cette nouvelle métrique aux différents publics (décideurs, politiques, grand public, …).