Projet OPUS - Etude du potentiel oxydant sur les super sites

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Particules en 3D

Publié le 7 novembre 2025

Introduction
Une nouvelle métrique de qualité de l’air, le potentiel oxydant des aérosols, dispose aujourd’hui d’un niveau prometteur de preuves scientifiques lui valant d’être intégrée au sein de la Directive européenne adoptée en octobre 2024 (Directive UE 2024/2881) en tant que mesure recommandée sur des super-sites multi-instrumentés. Ce terme générique de « potentiel oxydant » (PO) regroupe en réalité plusieurs tests biochimiques permettant de quantifier la capacité des PM (Particulate Matter) à créer des dommages oxydatifs dans le système pulmonaire, dénominateur commun des affections de santé liées à l’exposition à la pollution de l’air. Cet indicateur intègre les hétérogénéités de taille, de composition chimique, de surface des particules, et représente un complément nécessaire aux mesures de concentration massique des PM pour mieux évaluer les impacts sanitaires (chroniques et aigus) de la pollution atmosphérique.
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Pourquoi cette étude OPUS ?

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L’introduction de ce nouvel indicateur dans la Directive révisée nécessite encore des travaux de recherche afin de:

  1. préciser les conditions dans lesquelles les mesures pourront être réalisées sur les super-sites proposés, permettant d’optimiser leurs intérêts scientifiques et réglementaires, ainsi que les conditions techniques opérationnelles, la bancarisation et la valorisation des données,
  2. confirmer la plus-value des mesures de PO dans le contexte où la surveillance de cette métrique sera mise en œuvre en parallèle de la mesure d’autres nouvelles variables physico-chimiques (dont carbone suie, espèces chimiques majeures, et concentration en nombre / granulométrie des particules ultrafines),
  3. développer les recommandations pour assurer son introduction réglementaire dans les prochaines évolutions de directive, à la fois par les activités scientifiques et le renforcement du positionnement de la France dans le contexte européen dans ce domaine.

Le projet OPUS préfigure le déploiement des mesures du potentiel oxydant des particules fines (PM) dans des super-sites urbains français. Il vise à définir la contribution de cette nouvelle variable par rapport aux autres paramètres physico-chimiques mesurés, afin de formuler des recommandations d’interprétation robustes pour le dispositif national et européen de surveillance de la qualité de l'air.

L’exploration des relations entre PO, sources et distribution en taille des particules apportera une compréhension approfondie et nouvelle du paysage de la pollution atmosphérique en France.

Les infos clés du projet

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  • Programme : AQACIA
  • Financement : ADEME
  • Budget : 347 840.84 € au total (dont 21 236,40 € pour Atmo AuRA)
  • Durée : 36 mois
  • 5 Partenaires : IGE, INERIS, AtmoSud, Atmo Auvergne Rhône-Alpes, AirParif

Les objectifs du projet

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Le projet proposé se distingue par son ambition d'intégrer la mesure du potentiel oxydant sur un panel représentatif de sites candidats (Paris, Marseille, Grenoble) pour devenir super-sites urbains au regard de ladirective (UE) 2024/2881, et de répondre directement aux questions scientifiques et techniques suivantes :

  • Quels liens peut-on observer entre le PO et les autres nouvelles métriques physico-chimiques de surveillance de la QA?

En combinant des mesures discrètes de PO et des mesures automatiques de “polluants émergents”, l’un des aspects innovants du projet est de comprendre comment la surveillance du PO peut compléter les mesures réalisées par les instruments “en ligne” existants : ACSM pour les espèces majeures de l’aérosol fin, AE33 pour le carbone suie, MPSS (Mobility Particle Size Spectrometers) pour la distribution en taille, et Xact si existant pour les métaux. Les résultats attendus permettront d’enrichir la compréhension des interactions entre les différentes métriques introduites par la NDQA.

  • Est-ce que l’association PO/AE33/ACSM/(Xact) est suffisante pour caractériser les sources dominantes de PO dans les PM₂.₅?

Afin de répondre à la question de la plus-value et des limites du lien PO-source basé sur des mesures "online" limitées en nombre de traceurs chimiques par rapport à l’approche classique beaucoup plus détaillée par filtres ("offline"), le projet réalisera une comparaison directe entre les deux méthodes sur deux sites urbains contrastés. Cette question permettra de délimiter le périmètre de cette nouvelle variable. Si cette approche s'avère concluante, elle pourrait simplifier les méthodologies actuelles, permettant une intégration plus aisée des mesures de PO dans les réseaux de surveillance de la qualité de l’air.

  • Quels développements pour des approches pertinentes (et harmonisées) de surveillance de PO en France et en Europe ?

Ce projet vise à établir des protocoles et recommandations à partir de sites pilotes représentatifs des différents environnements urbains en France pour être généralisés à l'ensemble des supersites français et européens. L’optimisation des stratégies de surveillance est en effet essentielle pour garantir la comparabilité des données entre différents sites et pour fournir une base solide pour des études épidémiologiques et toxicologiques à large échelle.

Ce projet en connaissances nouvelles se situe au cœur des activités de recherche sur le PO réalisées par le groupe “Qualité de l’air” de l’IGE, en partenariat avec les acteurs du dispositif national de surveillance de la QA, depuis plus de 10 ans. Il est le prolongement d’actions pionnières entreprises par ce même groupe dans le cadre du projet RI-Urbans, visant notamment l’harmonisation des protocoles de mesures de PO au niveau européen. Les acteurs de ce projet ont également fortement contribué à la rédaction des préconisations conduisant aux recommandations sur la mise en œuvre de la surveillance du PO dans la directive (UE) 2024/2881. A ce titre, les résultats d’OPUS permettront d’avancer sur l’agenda des futures implémentations techniques sur les super-sites, pour servir d’exemple au développement de bonnes pratiques opérationnelles au niveau européen.

Par ailleurs, une partie importante du projet a pour objectif la montée en compétences des acteurs opérationnels (dont AASQAs) sur les diverses dimensions de la métrique PO, son appropriation, et le développement des éléments de langage pour présenter cette nouvelle métrique aux différents publics (décideurs, politiques, grand public, …).

 

 

Pour plus d'informations

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Contact : Mme Julie Cozic : jcozic@atmo-aura.fr