Alors que le nombre de méthaniseurs ne cesse d’augmenter en France, une question revient sans cesse : que respirent les riverains de ces installations ? Pour la première fois, une étude d’envergure nationale, à laquelle Atmo Auvergne-Rhône-Alpes a participé, apporte des éléments de réponse chiffrés et rassurants.
Zoom sur le projet national AQAMETHA
Le principal enjeu de ce projet est d’évaluer l’impact de la méthanisation agricole et territoriale sur la qualité de l’air et les odeurs perçues par les habitants proches des installations.
Après quatre années de recherches, le projet AQAMETHA, coordonné par Atmo France et financé par l’ADEME dans le cadre du programme AQACIA, livre ses conclusions.
Douze unités représentatives de la diversité des méthaniseurs français ont été passées au crible. Deux volets ont structuré l’étude :
- Des mesures de polluants atmosphériques (ammoniac et hydrogène sulfuré),
- et une campagne olfactive reposant sur la méthode innovante du « Langage des Nez® ».
Le détail de ces premiers résultats encourageants
Des concentrations très faibles de polluants
Les résultats montrent que les niveaux d’ammoniac et d’hydrogène sulfuré sont largement inférieurs aux seuils sanitaires, y compris aux abords des premières habitations. Par exemple, la concentration moyenne d’H₂S mesurée près des habitations est 375 fois inférieure à la valeur guide de l’OMS. Même constat pour l’ammoniac, dont les pics mesurés restent six fois en dessous du seuil sanitaire.
Des odeurs perceptibles, mais très localisées
Côté nuisances olfactives, les odeurs sont généralement faibles dès que l’on dépasse un rayon de 230 mètres autour des installations. Les zones les plus odorantes sont localisées à proximité immédiate des trémies ou des stockages de fumier, où se produisent les phénomènes de fermentation.
Des recommandations concrètes pour les exploitants
Au-delà du simple état des lieux, le rapport propose des leviers d’action pour limiter les nuisances : meilleure gestion des stocks, couverture des fosses, entretien des équipements de traitement de l’air, ou encore amélioration du dialogue avec les riverains.
AQAMETHA marque ainsi une étape importante pour une filière méthanisation plus durable et transparente. En associant experts de la qualité de l’air, universitaires, professionnels et acteurs associatifs, le projet constitue un outil d’aide à la décision pour les exploitants et un gage de transparence pour les collectivités et les citoyens.