Suivi de la qualité de l'air sur l'A480 après l'aménagement à 3 voies.

Créée pour les Jeux Olympiques de 1968, l’autoroute A480 accueillait en 2015 un fort trafic, plus de 100 000 véhicules par jour, engendrant des embouteillages importants, notamment aux heures de pointe. Cette congestion engendrant elle-même des reports de trafic sur d’autres voies urbaines de l’agglomération grenobloise.

Après trois ans et demi de travaux, un nouvel aménagement à 2x3 voies a été mis en service. Un premier tronçon (6 km entre le diffuseur n°2 Fontaine/Vercors et l’échangeur du Rondeau vers le nord) a ouvert le 21 juillet 2022, suivi de l'ouverture complète (7 km entre la bifurcation A48/N481 et l’échangeur du Rondeau) le 14 décembre 2022. En complément, 6 kilomètres de protections phoniques ont été réalisées le long de l'infrastructure. 

Après avoir réalisé le suivi de la qualité de l’air pendant la phase de travaux, nous avons poursuivi notre partenariat avec AREA dans le cadre de l’évaluation de la qualité de l’air après la mise en service de l’aménagement à 3 voies.

L’objectif de cette étude était d’évaluer l’état de la qualité de l’air en 2023 en bordure de l’axe A480 et également d’étudier l’évolution par rapport à l’état initial en 2015 et par rapport aux prévisions de l’étude d’impact (c’est-à-dire la projection réalisée en 2015, sur ce que serait la qualité de l’air en 2023 à la suite de l’aménagement).  

Les travaux sur l’échangeur du Rondeau n’étant pas terminés, l’étude porte sur la portion du tracé allant de l’A48 en entrée de Grenoble jusqu’à cet échangeur.  

L’étude est constituée d’une partie théorique, où les émissions de polluants sont calculées sur la base de méthodes standardisées et d’hypothèses de calcul et d’une partie métrologique où les concentrations de polluants dans l’air ont été mesurées à l’aide de différents dispositifs pendant l’année 2023.  

Elle porte sur les polluants principaux, ayant un impact sur la santé :  

• le dioxyde d'azote (NO₂), 
• les particules en suspension (PM10 et PM 2.5), 
• le benzène. 

De même qu'un gaz à effet de serre : le dioxyde de carbone (CO₂). 

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Ne pas confondre les émissions et les concentrations

Résultats

Emissions de polluants

Pour les besoins de cette étude et afin d’apprécier au mieux les effets de l’aménagement et non les améliorations technologiques des véhicules depuis 2015, nous avons réalisé les calculs d’émissions de polluants liées à la circulation sur l’axe A480 en considérant un même parc roulant dans plusieurs conditions de trafic (nombre de véhicules, vitesse) : celles de l’état initial en 2015, celles prévues après l’aménagement lors de l’étude d’impact et enfin les conditions réelles de 2023 . 

Les travaux d’aménagement de l’autoroute A480 ont permis d’améliorer la fluidité du trafic, celle-ci a pour effet de réduire légèrement les émissions de polluants de l’air des véhicules. En parallèle, la réduction importante du nombre de poids lourds, en circulation sur cet axe autoroutier, a permis de diminuer les émissions de NOx et de particules fines. Les émissions de polluants liées à cette autoroute sont, pour ces 2 raisons, moins importantes qu’avant les travaux d’aménagement et également plus faibles que ce qui avait été modélisé dans l’étude d’impact, malgré l’augmentation des kilomètres parcourus. 

Concentrations de polluants

La qualité de l'air aux abords de l'autoroute a été mesurée près de l'A48 à l'entrée de Grenoble de même que sur l'axe A480 jusqu'à l'échangeur du Rondeau. 

Ces mesures de concentrations de polluants dans l’air réalisées en 2023 ont montré que :  

• Les niveaux de dioxyde d’azote (NO₂), polluant principalement émis par le trafic, augmentent logiquement en proximité de l’autoroute, mais également pendant les heures de pointe notamment en période hivernale quand la dispersion des polluants est moins bonne. Néanmoins, les valeurs réglementaires actuelles sont respectées, sauf en proximité immédiate de la voirie (<1m) comme on l’observe sur le nord du tracé.   
• Les niveaux de particules PM10 et PM2,5 mesurés le long de l’autoroute sont homogènes et du même ordre de grandeur que le long d’autres axes routiers grenoblois importants. Les valeurs réglementaires sont largement respectées.  

La qualité de l’air 2023 a été comparée au bilan dressé en 2015. On constate une baisse importante des niveaux de NO₂ à proximité de l’A480 (-60% en moyenne). Celle-ci s’inscrit dans le contexte d’amélioration générale des niveaux de NO₂ dans l’agglomération grenobloise. Elle est néanmoins un peu plus importante que celle observée en proximité trafic au niveau des autres stations réglementaires de Grenoble. 

Depuis plusieurs années, on observe sur l’agglomération grenobloise une tendance régulière à la baisse des niveaux de NO₂, due notamment au renouvellement du parc roulant et à l’amélioration des motorisations.  

Sur l’A480, la baisse semble un peu plus importante que la tendance globale observée, ce qui pourrait s’expliquer par plusieurs facteurs : l’amélioration de la fluidité du trafic et la diminution du trafic Poids Lourds. Les aménagements sur la partie centrale pourraient également avoir un impact sur les niveaux mesurés sur cette partie du tracé.  

Pour les particules PM10, bien que la baisse calculée des émissions soit importante en pourcentage, l’évolution des concentrations depuis l’état initial s’inscrit dans la tendance globale de l’amélioration grenobloise, en lien avec une contribution moindre du trafic aux émissions globales.  

En conclusion, les calculs d’émissions et les mesures réalisées ont montré une amélioration de la qualité de l’air et une situation satisfaisante par rapport aux valeurs réglementaires actuelles.

Néanmoins, l’échangeur du Rondeau est toujours en cours de réaménagement, il conviendra donc de rester vigilant vis-à-vis de l’évolution de la qualité de l’air. C'est pourquoi un bilan complet sera réalisé lorsque le projet A480-Rondeau sera totalement terminé.